21 juin 2010

,

Faiblesses et faux-derches

Théorème d’hypocrite : Chacun cherchant à vendre son papier ou sa réélection, la vitesse du retournement de veste des médias et du politique en charge, est inversement proportionnelle à leur lenteur à reconnaitre le désastre jusque là, le tout sur fond d'espoir gâché de ne pouvoir s'accrocher à la victoire.

( - Revoyons au ralenti cette action décisive.)

Lors du désastre tragico-fanfaronesque de l'équipe de France de footcheball en Coupe du Monde, le lynchage politico-médiatique du coach puis des bleus (le premier, lecteur assidu de Le Bon, ayant habillement utilisé la fatuité des seconds pour détourner la mitraille) est un bel exemple grandeur nature des basculements idéologiques dont gouvernants et médias sont capables.

Tombant dans le sillage au sirop des commémorations de l'appel 18 juin où les mêmes firent leur choux gras sur les vertus de l'insurrection individuelle (mais exclusivement conjuguée au passé composé) face à la collaboration d'état avec un grand c, c'est savoureux.

( "- Did I do that ?")

Imaginons en 1998, en 2002, en octobre dernier lorsque que Thierry Henry qualifiait à la main son équipe ou, encore plus récemment, lorsque celle-ci s'échauffait en club sur mineure, qu'un quotidien titre au sujet de nos champions bardés de sponsors et payés quelques smics par jour à se plaindre de taper dans la balle : « Lamentables » , « les imposteurs » , « ras les bleus », « les bleus au fond du trou »...

Imaginons, il y a peine deux semaines un Woerth, un Copé, un Guaino ou un monarque à l'insulte pourtant facile, occupant de dimanche matin à dimanche soir télés et radios pour tirer à boulet de canons au nom du "c'est pas ça La France" sur cette équipe (toujours ça de pris en temps de parole sur les retraites ou les affaires visqueuses) alors que les mêmes, la tête bariolée en tricolore, sur-jouaient la comédie inverse deux semaines avant.

Imaginons un éditorialiste accouchant de sentences aussi haineuses sur ces privilégiés bouffis d’orgueil au QI de pétoncle, il y a tout juste quatre ans, lorsque Zidane coupdeboulait Materazzi (des opus ont été alors écrits pour souligner la beauté du geste !)

Imaginons un instant cette science-fiction du passé...

Toute indécence et injustices oubliées, La France ne perd son honneur qu'aujourd'hui, à cause de ses pieds cassés. Intuition personnelle : Ce sera ainsi tant qu’elle persistera à glorifier le roi fric en chiant sur le collectif.

Alors que le match « pour en sortir la tête haute » de Mardi face à L’Afrique du Sud se dirige vers un forfait pur et simple et que la nation des champions s’enfonce dans le ridicule au niveau planétaire, que Ribéry nous interprète la tirade du mal aimé de Plus belle la vie dans Telefoot, qu’au niveau local on peut espérer être débarrassé des réclames de footeux pour quelques années, je devrais exulter. C’est le point extatique que je n’osais plus espérer : le moment opposé en tout aspect à l’obligation d’hystérie nationale du 12 juillet 1998.

Pourtant, cette situation laisse un arrière-goût amer en ce qu’elle révèle sur l'influence du monarque sur ce pays.

Il a grand ouvert les vannes du penser pourri et du parler mal au niveau national, tant chez ses « représentants » supposés exemplaires que dans la presse nobiliaire racolant ouvertement pour vendre quelques feuilles de torche-cul supplémentaires.

Concentré de bassesse, symptomatique de l'ancrage des valeurs du régime dans nos esprits, cet itinéraire de footeux gâtés sent la mort et laissera des traces. C’est une étape de plus dans la désintégration de la société et dans la montée du racisme car, vu le nombre de fois où notre envoyés spéciaux du gouvernement a brandi de "la honte faite au drapeau" ce week-end, nul doute que le grandiloquent fiasco des baltringues sera récupéré dans ce sens.

J'en viens (presque) à espérer que, déjouant toutes les incantations, l'équipe de France tape son 5-0 Mardi prochain, et se qualifie, histoire de ridiculiser les procureurs de la dernière rafale.

Pauvre Dom [1], il aura choisi le plus mauvais samedi pour lancer son appel à une république solidaire, dans son décor Batcavesque à la halle Freyssinet. Il aurait mieux fait de concocter une pétition pour le rapatriement prématuré des bleus.


[1] Comme d'autres à gauche, j’aimerais bien l’aimer Domi mais il est de droite et son discours démago qui glisse à la surface de strictement tout devant un auditoire encore plus décati et endimanché que celui du monarque, ne suscite chez moi qu’une demie De Gaulle.

9 comments:

Nicolas Jégou a dit…

Beau billet. Tu raconte un sentiment qu'on ne sait pas exprimer.

pilulerouge a dit…

Cette situation ridicule est le reflet d'une gouvernance qui mélange savamment le copinage, le pognon, l'incompétence notoire, dans une France en perte total de reperd.
On récolte ce qu'ils ont semé, et ce que nous tous avons laissé faire! Et là je ne parle pas uniquement de Foot. Car pendant qu'un autre symbole Français est sacrifié sur l'hôtel de la cupidité, des informations d'une incroyables importances sont dévoilées. Et là ce n'est pas d'un match, mais de notre avenir à tous dont il est question.
Pendant qu'ils vous parlent de coupe du monde, l'Allemagne et la France prépare en silence la scission pure est simple de l'Europe.(1)
La menace d'un effondrement de l'Espagne (qui est entrain de fusionner en extrême urgence toutes ces caisses d'épargne car elles sont en faillite), le Portugal et l'Italie étant imminent, les grands argentiers Européen discute sérieusement de créer deux Europes (France, Germany, Holland,Austria, Denmark et Finland et les pays du sud de l'autre).
Je le répète, la situation de l'équipe nationale française est l'exacte reflet de la situation Européen économique et politique.

(1)http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/7837874/Germany-and-France-examine-two-tier-euro.html

BA a dit…

Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, le 4 mars 2010 :

http://www.mediapart.fr/journal/france/210610/affaire-bettencourt-trois-cheques-trois-questions

Cet enregistrement sonore est hallucinant.

Un chèque pour Valérie Pécresse.

Un chèque pour Eric Woerth.

Un chèque pour Nicolas Sarkozy.

Comment on dit ?

On dit : "Merci madame. Vous n'aurez pas affaire à des ingrats."

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Unknown a dit…

Sinon, il est annoncé du beau temps pour demain

Constantin a dit…

Une demi-de Gaulle !
Arrff !!

Joke de la semaine, dépose un brevet (sinon les pirates de l'internet vont te la voler, et tu vas perdre des emplois).

benoîtbarvin a dit…

Le pourrissement général n'est pas forcément une mauvaise chose, même si chacun d'entre-nous en subit les effets néfastes. Peut-être que de cette situation en sortira un sursaut, un regain, que sais-je encore?
Je suis, au fond, assez optimiste, notamment si l'on regarde les moments historiques de l'histoire de la France - et de l'Europe - où tout semblait fichu. Il faut toujours parier - sans fric évidemment mais avec la valeur confiance - sur notre capacité à tous à relever la tête.
Prêchi-prêcha de bisounours? On pourrait le penser mais on a souvent vu, dans des situations dramatiques - guerres, catastrophes naturelles, etc - nos frères et soeurs humains - et humaines - se serrer les coudes, user de leur sens de la dérision et de l'humour pour reprendre les rênes. Après tout, la présence des blogs et leurs discours loin d'être univoques en sont le témoignage.
PS: rassurons les mauvais esprits, je n'appartiens à aucune église, quelle soit officielle ou évangélique!

BA a dit…

Sarkozy, Woerth, fraude fiscale : les secrets volés de l’affaire Bettencourt.

http://iledere.parti-socialiste.fr/2010/06/19/sarkozy-woerth-fraude-fiscale-les-secrets-voles-de-laffaire-bettencourt/

BA a dit…

Le gestionnaire de la fortune de Mme Bettencourt s'appelle Patrice de Maistre.

En 2007, le ministre du Budget Eric Woerth est allé voir Patrice de Maistre. Eric Woerth lui a demandé d'engager son épouse au sein de la société Clymène, pour gérer avec lui la fortune de Mme Bettencourt. Patrice de Maistre a obéi : il a engagé Florence Woerth le 12 novembre 2007.

Le 23 avril 2010, Patrice de Maistre confie à Mme Bettencourt : «Je me suis trompé quand je l’ai engagée. (…) J’avoue que quand je l’ai fait, son mari était ministre des Finances (du Budget, NDLR), il m’a demandé de le faire. (…) Et donc si vous voulez, aujourd’hui, sans faire de bruit, je pense qu’il faut que j’aille voir son mari et que je lui dise que avec le procès et avec Nestlé, il faut qu’on soit trop manœuvrants et on peut plus avoir sa femme. Et puis on lui, on lui, on lui donnera de l’argent et puis voilà. Parce que c’est trop dangereux.»

http://iledere.parti-socialiste.fr/2010/06/19/sarkozy-woerth-fraude-fiscale-les-secrets-voles-de-laffaire-bettencourt/

Le journal Le Point vient de publier une information très importante : pour remercier Patrice de Maistre d'avoir engagé Florence Woerth, Eric Woerth lui a donné la Légion d'Honneur !

Lisez cet article :

La divulgation de conversations dans lesquelles Patrice de Maistre présentait Éric Woerth comme "un ami" a conduit, par ailleurs, l'actuel ministre du Travail à affirmer que l'homme d'affaires n'était pour lui qu'une "connaissance". C'est pourtant bien sur le contingent réservé à son ministère que M. de Maistre avait été promu, le 14 juillet 2007, au grade de chevalier de la Légion d'honneur, dans la première promotion suivant l'élection présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Patrice de Maistre, a reçu les insignes de la Légion d'honneur des mains d'Éric Woerth, alors ministre du Budget, le 23 janvier 2008 à Bercy.

http://www.lepoint.fr/societe/revelation-quand-woerth-remettait-la-legion-d-honneur-a-patrice-de-maistre-le-conseiller-de-liliane-bettencourt-23-06-2010-469497_23.php

Top Ad 728x90