22 juillet 2006

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CLICHES DE LONDRES

Bloqué à l’un de ces feux éternellement rouges, j’épie deux gamins bien anglais, joufflus à la coupe rose, les bourrelets moulant leurs maillots de foot England. Ils sont prisonniers derrière la vitrine du cost cutter et font coucou en riant aux silhouettes qui passent. C’est vain. Personne ne les voit. Les gens filent têtes baissées. En deux minutes et malgré les efforts des enfants, pas un de ces adultes si importants ne les voit. Tant pis, les gamins s’amusent bien.
Londres, la riche, se vide en juillet. On a tout prévu pour mater les pauvres qui restent enfermés dans leur misère. Les affiches de la ville le placardent haut et fort : la chaîne de cinéma Film Four est maintenant gratuite. Les veaux pourront désormais regarder passer les trains des riches depuis leur salon, et ce, gratuitement. Meuh, c’est merveilleux.
Ici ou là-bas, les gens sont définitivement les mêmes. Stupides, prétentieux, gonflés d’orgueil, méchants et peureux, intéressés, facile à convaincre du moment que la décision leur évite d’avoir à penser, au final : résolument égoïste. Je n’ai rien de plus ou de moins. Je ne suis rien d’autre qu’eux. L’important n’est pas d’être ou d’être un peu moins stupide mais de le savoir et de s’en tenir là.

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